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1 septembre 2010 3 01 /09 /septembre /2010 14:45

http://mobilome.files.wordpress.com/2007/10/nuages-sur-montagne.jpgQuand on aborde la question de l"'intention" – an-niyya –, on veut parfois évoquer la nécessité de bien cerner qui est l'être pour qui on fait l'action (tamyîzu ma'mûlin lahû 'an ma'mûlin lahû) : il s'agit alors de vérifier qu'on agit bien sincèrement pour la recherche de l'Agrément de Dieu et non pour un autre objectif (ikhlâs un-niyya lillâh), et nous avons traité de ce point dans un autre article.

Mais d'autres fois, on veut parler de ce qui permet de distinguer une action d'une autre (tamyîz ul-ibâdah 'an il-'âdah, wa tamyîzu 'ibâda 'an 'ibâda). C'est de ce second aspect des choses que nous parlerons ci-après.

  

"La validité juridique d'une action" évoquée dans le titre de cette page désigne sa prise en considération par rapport aux règles temporelles : il s'agit de sa validité, sihha : l'action valide juridiquement est dite "sahîh". Qu'une action n'ait pas de valeur juridique, cela signifie qu'elle est nulle (bâtil), et il faut donc l'accomplir de nouveau (le cas échéant) ; c'est le cas par exemple d'une prière rituelle (salât) faite sans les ablutions : elle est invalide (bâtil / ghayr sahîh). La question qui se pose donc est : ce que fait la personne qui ne mange ni ne boît ni n'a des relations intimes pendant toute une journée du mois de ramadan, mais sans avoir l'intention d'accomplir ainsi le jeûne du ramadan, est-ce compté juridiquement comme un jeûne ? C'est ce que nous dirons plus bas...

Quant au fait que "l'action rapporte des récompenses", cela désigne la valeur que cette action aura dans l'au-delà : il s'agit du thawâb ukhrawî. Pour cela il faut déjà que l'action soit valide juridiquement (sahîh), et il faut de plus qu'elle ait été accomplie avec sincérité vis-à-vis de Dieu. Le fait est qu'il se peut qu'une action soit valide juridiquement (sahîh) mais ne soit pas agréée par Dieu. C'est le cas lorsqu'on a fait l'action de façon parfaite sur le plan juridique (les constituants de l'action, de même que ses conditions, ont tous été scrupuleusement observés) mais qu'on l'a faite avec pour seul mobile l'obtention de la renommée : dans l'au-delà on n'aura alors aucune récompense pour cet acte ;  ceci revient à l'aspect développé dans l'autre article, évoqué plus haut. Par rapport à la dimension qui nous intéresse sur cette page, ce que nous pouvons donner comme exemple est le cas des ablutions qui ont été faites sans qu'on n'ait l'intention de les faire : d'après l'école hanafite elles sont valides (et autorisent donc qu'on accomplisse la prière rituelle) mais ne rapporteront d'elles-mêmes aucune récompense dans l'au-delà (nous le verrons plus bas).

(Il existe également un autre aspect de la question de l'intention par rapport à l'au-delà : il concerne les différents degrés de force d'intention ; la question que cela pose n'est bien évidemment pas celle de sa valeur juridique – puisqu'une intention seule, non suivie d'une action, est hors de la compétence de la jurisprudence – mais celle de savoir laquelle de ces intentions seules – celles qui restent de pures intentions et ne sont pas extérioriséee par l'action – rapportera dans l'au-delà récompense / châtiment, et laquelle n'y sera nullement prise en considération ;

 
Que signifie "avoir fait une action en en ayant eu l'intention" : penser à ce qu'on va faire, ou bien formuler verbalement l'intention ?

L'intention suit le fait de savoir. Dès lors, celui qui commence quelque chose de cultuel avec tel caractère juridique (par exemple fardh) en sachant au fond de lui ce qu'il fait ainsi, celui-là a forcément l'intention de faire cette action ("an-niyyatu tatba'u'-l-'ilm ; fa man 'alima mâ yurîdu fi'lahû, fa lâ budda 'an yan'wiyahû dharûratan" : MF 18/262). Ainsi, il faut souligner que, dans le débat à propos de savoir si les ablutions faites sans intention aucune sont valables ou nulles, le fait d'avoir fait ses ablutions sans en avoir eu l'intention, cela n'est imaginable que dans le cas où une pluie diluvienne a trempé les parties du corps qu'il est nécessaire de laver lors des ablutions, sans qu'on le veuille ; sinon, le simple fait qu'on s'assoie (par exemple) et qu'on lave ces parties du corps précisément, cela est l'indice qu'on a bien l'intention d'accomplir ses ablutions (Faydh ul-bârî 1/8). De même, quand on parle (comme on va le faire plus bas) de celui qui jeûne pendant le ramadan mais sans avoir l'intention d'accomplir ainsi le jeûne obligatoire, cela n'est imaginable que dans le cas où il ne voulait pas accomplir alors le jeûne obligatoire (par exemple ne sachant pas que le mois de ramadan a commencé) ; sinon, le simple fait qu'il se réveille la nuit pour prendre le repas avant le début du jeûne (sahûr) et qu'il sait au fond de lui qu'il va accomplir alors le jeûne du ramadan, fait qu'il a bien l'intention d'accomplir le jeûne obligatoire du ramadan.

Al-Kashmîrî a écrit que, contrairement à ce que laissent croire les développements que de nombreux auteurs ont écrits en commentaire du Hadîth "Innama-l-a'mâlu bi-n-niyyât", celui-ci ne traite pas directement de l'action qui a été faite sans l'intention de réaliser une action cultuelle (donc de ce que nous évoquons sur cette page) : il parle de la différence existant entre l'intention qui est de rechercher, par le biais d'une action précise, l'agrément de Dieu et l'intention qui est de rechercher, par le moyen de cette action, autre chose que seulement Son agrément (il s'agit de ce que nous avons évoqué dans l'autre article, celui qui parle de la sincérité) (Ibid. 1/9-10). On peut cependant dire que ce Hadîth traite également de l'absence d'intention faisant une distinction entre 'ibâda et 'âda (si on retient l'avis selon lequel avoir comme seule intention, par son émigration, de réaliser son mariage, ce n'est pas un péché, mais le voyage d'émigration n'est alors pas qurba)...

Ci-dessous, donc, nous parlerons de cette question de savoir, à propos de l'action faite sans intention aucune, ou sans intention précise, ou avec une double intention, si elle est juridiquement valide ou si elle ne l'est pas, et si elle sera source de récompenses dans l'au-delà ou si elle ne le sera pas… Je dois préciser que, à propos de certains points, les avis de certaines écoles seulement figurent…

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Aspect A – en rapport avec la sihha –) Le fait que l'action se soit produite de façon totalement involontaire, sans aucune intention de la part de la personne concernée ('adamu wujûdi ayyi irâda) :

Un musulman reste dans le coma pendant 24 heures d'affilée, pendant le mois de ramadan. Pendant ce laps de temps, bien évidemment il ne mange ni ne boit rien. Sera-t-il compté comme ayant accompli le jeûne de ce jour-là (sihha) ? Evidemment non. Si son coma ne dure que 24 heures, d'après l'école hanafite ce musulman devra donc, une fois guéri, remplacer le jeûne manqué de ce jour-là (puisque d'après cette école, c'est seulement si un musulman demeure sans connaissance pendant tout le mois de ramadan que l'obligation des jeûnes de ce mois ne s'applique pas à lui).

Par contre, une personne a emprunté à son voisin un vêtement, et le vent soufflant fait passer le vêtement emprunté de l'autre côté de la clôture et le fait parvenir à son propriétaire. L'emprunteur sera-t-il acquitté (sihha) de son devoir de rendre l'objet emprunté ? Oui (MF 18/252). La même règle s'applique pour les autres devoirs qu'on a vis-à-vis des humains : du moment que ce qu'il fallait faire est accompli, même si cela a été accompli sans aucune intention de sa part, on est déchargé du devoir (il y a donc la sihha, même si, par rapport à certains de ces devoirs, on n'aura alors pas la récompense, thawâb, du fait de s'en être acquitté).

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Aspect B – également en rapport avec la sihha –) La personne a fait délibérément l'action, mais sans avoir l'intention de réaliser ainsi une action cultuelle ('adamu niyyati 'adâ'ï 'ibâda) :

Un musulman, un des jours de adh'hâ, abat un mouton de la façon voulue, mais avec l'unique intention d'obtenir ainsi de la viande halal. Plus tard, il se dit qu'il pourrait "affecter" son acte à l'action de sacrifice (udh'hiyya) instituée ce jour-là. L'abattage qu'il a fait de cet animal avec l'unique intention d'obtenir de la viande sera-t-il compté comme sacrifice rituel, ou non ? Non.

Une personne était en état d'impureté rituelle majeure (janâba) ; mais, l'ayant oublié, elle se douche, avec l'unique intention de se rafraîchir ; plus tard elle se souvient qu'elle devait prendre le bain de purification. Son bain pris avec l'unique intention de se rafraîchir sera-t-il compté comme l'ayant purifié de son état de grande impureté rituelle, ou non ? Oui d'après l'école hanafite.

Le fait est que :
- s'il s'agit d'un acte relevant des 'ibâdât maqsûda, il y a unanimité quant au fait que l'intention de réaliser alors une action cultuelle est nécessaire pour la validité (sihha) de l'action rituelle ; une simple intention de 'âdah n'est alors pas suffisante (MF 18/257) ;
- par contre, lorsqu'une personne a fait ses ablutions sans en avoir eu l'intention, elle sera, d'après l'école hanafite, en état de pureté rituelle, mais d'après les autres écoles non (MF 18/259-260).

Le musulman qui réside en pays musulman et dont l'autorité a, par le biais du percepteur ('âmil), perçu la zakât mais qui, au fond de lui, ne lui a remis cette somme d'argent que complètement à contrecœur (kârih), sera considéré sur le plan apparent (zâhir) comme s'étant acquitté de sa zakât, et l'autorité ne le lui réclamera pas une seconde fois cette somme. Cependant, étant donné qu'il n'aura alors eu, dans la réalité, aucune intention d'effectuer une action de 'ibâda :
- (d'après un avis) il ne se sera pas acquitté de la zakât ("lâ tujzîhi fi-l-bâtin") c'est-à-dire qu'elle ne sera même pas valide (sahîh) sur le plan réel, entre lui et Dieu ;
- (d'après un autre avis) l'intention de l'autorité sera prise en considération à la place de celle de ce musulman, et celui-ci sera acquitté de sa zakât [c'est-à-dire qu'elle sera sahîh] et il n'aura pas à s'en acquitter une seconde fois (les deux avis sont cités en MF 22/20).
Cependant, même si on retient ce second avis, ce musulman n'aura pas de récompense dans l'au-delà pour cette dépense, car il n'aura pas agi par sincérité ; c'est pourquoi, à propos d'Hypocrites se trouvant dans ce cas, Dieu a dit qu'Il n'accepte pas leur dépense notamment parce qu'ils ne l'ont faite qu'à contrecœur (Coran 9/54).

-
Aspect C – en rapport avec la sihha –) La personne a fait l'action délibérément et avec l'intention de réaliser ainsi telle action cultuelle, mais sans préciser vouloir réaliser ainsi cette action lorsqu'elle revêt tel caractère (par exemple obligatoire, de zuhr) ('adam ut-ta'yîn fi-n-niyya) :

Si, pendant tout l'horaire de zuhr, quelqu'un accomplit en tout et pour tout une prière de quatre cycles, et ce avec l'intention d'effectuer une prière mais sans préciser laquelle (mutlaqan), cela ne sera pas affecté à la prière obligatoire de zuhr qui lui incombait (dès lors, si l'horaire de cette prière se termine sans qu'il ait accompli rien d'autre que ces quatre cycles, il devra remplacer (qadhâ) la prière de zuhr).

Par contre, une personne jeûne pendant le ramadan, avec l'intention voulue, mais sans préciser si c'est bien le jeûne obligatoire du ramadan qu'il veut ainsi accomplir (mutlaqan). Le jeûne qu'elle aura ainsi accompli comptera-t-il comme jeûne obligatoire du ramadan ? D'après l'école hanafite cela sera "affecté" systématiquement au jeûne obligatoire (Al-Hidâya 1/192).

La raison de cette différence est que l'école hanafite affirme que, dans le cas de la prière rituelle, l'horaire constitue un contenant dont seulement une petite partie est occupée par l'action (zarf / wâjib muwassa') ; d'où la possibilité d'accomplir, pendant tout l'horaire légal, la prière obligatoire et une autre prière ; par contre, l'horaire constitue un contenant occupé intégralement par le jeûne (mi'yâr / wâjib mudhayyaq), et, dans le cas du jeûne du ramadan, l'entrée de l'horaire est aussi la cause de l'obligation (sabab el wujub) ; ceci détermine la journée du ramadan pour l'accomplissement du jeûne obligatoire, et l'intention non précisée est donc suffisante d'après l'école hanafite (cela ne suffirait par contre pas pour un jeûne de remplacement, car la journée où on va accomplir celui-ci n'est pas la cause de son caractère obligatoire).
Les autres écoles n'ont pas donné à cette distinction entre wâjib muwassa' et wâjib mudhayyaq une incidence sur la condition de préciser le caractère de l'action dans l'intention : pour elles, dans la prière comme dans le jeûne, il est nécessaire d'avoir l'intention précise quant au caractère de l'action que l'on va entreprendre ; selon ces écoles, ce qui est à considérer est qu'il s'agit d'actes cultuels affiliés à un horaire : "prière de zuhr", "jeûne du ramadan" : il est donc nécessaire d'avoir l'intention précise d'accomplir bien cette prière et ce jeûne (Ussûl ul-fiqh il-islâmî, p. 51).

Si quelqu'un qui n'avait jamais accompli le grand pèlerinage (hajj) auparavant l'accomplit délibérément, mais sans préciser qu'il s'agit bien là du pèlerinage obligatoire, se sera-t-il acquitté du pèlerinage obligatoire lui incombant ? Oui (Al-Mughnî 4/157).

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Aspect D – en rapport avec la sihha –) La personne a fait l'action délibérément et avec l'intention de réaliser ainsi telle action cultuelle, mais en ayant – par erreur – eu l'intention de réaliser cette action de tel caractère (et non de tel autre) (al-khata' fî wasf in-niyya) :

Si, pendant tout l'horaire de zuhr, quelqu'un accomplit en tout et pour tout une prière de quatre cycles, et ce avec l'intention d'effectuer ainsi une prière facultative (nâfila), cela ne sera pas affecté à la prière obligatoire de zuhr qui lui incombait. Si l'horaire de cette prière se termine sans qu'il ait accompli rien d'autre que ces quatre cycles faits avec intention de nâfila, il devra remplacer (qadhâ) la prière de zuhr.

Par contre, une personne jeûne pendant le ramadan, mais avec l'intention d'accomplir ainsi un jeûne facultatif (nafl). Le jeûne qu'elle aura accompli avec cette intention comptera-t-il comme jeûne obligatoire du ramadan, ou bien comme jeûne facultatif, de sorte qu'elle doive, après le ramadan, remplacer un jeûne manqué ce jour-là ? D'après l'école hanafite cela sera "affecté" systématiquement au jeûne obligatoire (Al-Hidâya 1/192 : sauf, d'après Abû Hanîfa, si le jeûneur est en voyage ou malade). D'après les autres écoles non.

Si quelqu'un qui n'avait jamais accompli le grand pèlerinage (hajj) auparavant l'accomplit délibérément, mais en faisant l'intention d'accomplir alors un pèlerinage facultatif, se sera-t-il acquitté du pèlerinage obligatoire lui incombant ?
Oui d'après l'avis de ash-Shâfi'î (Al-Mughnî 4/379).
Non d'après l'avis de l'école hanafite (Nûr ul-anwâr, p. 63).

-
Aspect E – en rapport cette fois avec le thawâb –) L'action relève de la catégorie des 'âdât, et elle est soit purement autorisée (mubâh), recommandée (mustahabb) ou obligatoire (wâjib) ; la personne la fait volontairement ; cependant, elle fait cette action par routine, sans avoir l'intention d'obéir ainsi à Dieu ou de se rapprocher de Lui ('adamu irâdat it-ta'abbud bi adâ'ï 'amalin min bâb il-'âdât) :

Un homme passe dans sa cuisine, et, voyant sur la table la barquette de fraises qu'il avait achetée avec de l'argent halal, mange une de ces fraises parce qu'il aime ce fruit, tout en sachant que ce fruit est halal et que manger ce fruit est pour lui halal car c'est lui qui l'a acheté. Ce faisant, il n'a d'autre intention, présente à son esprit, que celle de se faire ce petit plaisir licite. Sera-t-il récompensé (thawâb) dans l'au-delà pour cette action ou cela ne lui rapportera-t-il là-bas ni péché ni récompense ?

Un homme a une relation intime avec son épouse, sachant que cela est licite pour lui ; ce faisant, il n'a pas alors, présente à son esprit, l'intention d'effectuer ainsi dans le cadre du licite une action qui découle de la nature avec laquelle Dieu l'a créé et que, s'il avait faite dans le cadre illicite, cela lui aurait rapporté des péchés ; il a simplement une relation intime parce que lui et son épouse en avaient envie ; s'agit-il d'une action qui lui rapportera des récompenses (thawâb) dans l'au-delà, ou bien cela ne lui rapportera-t-il dans l'au-delà bien sûr pas de châtiment pas non plus de récompenses, car il aurait fallu, pour avoir des récompenses pour cet acte, avoir l'intention d'obéir à Dieu ?

Un homme dépense volontairement son argent pour subvenir aux besoins de sa famille, sachant que c'est son devoir ; cependant, ce faisant, il n'a pas, présent à l'esprit, l'espoir d'obtenir des récompenses (comme cela est mentionné dans le célèbre hadîth) mais accomplit simplement ce qu'il sait être son devoir de chef de famille. Aura-t-il, dans l'au-delà, des récompenses (thawâb) pour son action ou non ?

En fait il faut ici distinguer :
1)
l'action qui relève du domaine temporel (mâ huwa min bâb il-'âdât) ;
2) et celle qui relève du domaine purement cultuel (mâ huwa min bâb il-'ibâdât).

Pour ce qui est de l'action qui relève du domaine temporel ('âdât) (1), il s'y trouve deux types d'éléments :
1.a) l'élément purement temporel ('adî) ;
1.b) et l'élément cultuel (ta'abbudî), qui est constitué du respect de la règle ou du principe communiqué(e) par les sources à propos de cet acte temporel (ce qui y est obligatoire, recommandé, déconseillé ou interdit).

1.a) Pour ce qui est de l'élément purement temporel (1.a), il n'est compté, étant mubâh (fût-elle mubâh bi-l-juz' matlûb bi-l-kull), comme adoration de Dieu que s'il est fait avec l'intention que la pratique de ce qui est ta'abbudî en soit facilitée (voir le propos de Ibn us-Sam'ânî in Fat'h ul-bârî 1/19 ; voir aussi Mirqât, Alî al-qârî, 1/44, Shar'h Sunan in-Nassa'î, as-Suyûtî, 1/59, Qâ'ida jalîlâ fi-t-tawassul wa-l-wassîla, Ibn Taymiyya, p. 124, pp. 69-70, p. 162). Ainsi, celui qui mange quelque chose de licite comme la fraise dans l'exemple suscité, alors même qu'il n'éprouve pas de faim particulière (et n'a donc pas le besoin de se nourrir) mais n'est pas non plus le ventre plein (et ne gaspille donc pas), celui-là, s'il n'a alors aucune intention autre que celle de se faire plaisir, ne fait pas là un acte d'adoration (ni ne fait là par ailleurs un acte mauvais) ; il s'agit d'un acte mubâh, pour lequel il n'y aura dans l'au-delà ni récompense ni punition. Par contre, s'il consomme cet aliment précis avec, présente à son esprit, l'intention d'en tirer une joie pour pouvoir ensuite mieux accomplir la prière (par exemple), il sera récompensé pour cette consommation également. Ceci concerne l'aliment précis considéré au niveau d'un élément ; par contre, le fait de se nourrir constitue globalement un acte obligatoire (et relève donc du cas 1.b évoqué ci-après).

1.b) Mais qu'en est-il de la règle – hukm – présente dans un acte temporel (et qui constitue donc une dimension cultuelle au sein de cet acte) (1.b) ? Pratiquer cette règle (1.b) rapportera-t-il des récompenses (thawâb) dès lors que cela aura été fait volontairement et de plein gré (sans istithqâl 'aqlî) par le musulman, même si celui-ci n'aura alors pas eu l'intention particulière d'obéir à Dieu ou d'obtenir telle récompense (ihtissâb) mentionnée dans la Sunna pour cette action, et n'aura fait celle-ci que par habitude ou par devoir imposé par la société ? ou bien cela ne rapportera-t-il des récompenses que s'il est accompagné de l'intention d'obéir à Dieu ou d'obtenir les récompenses promises ?

Ainsi, nous avons déjà dit que dépenser de ses biens matériels pour les besoins nécessaires de sa famille est obligatoire ; cependant, un tel acte rapportera-t-il des récompenses même si on n'aura pas eu, en le faisant, l'intention d'obéir à Dieu ? Le Prophète (sur lui soit la paix) a dit : "Lorsque l'homme fait pour sa famille une dépense dont il espère la récompense (auprès de Dieu), cela sera (compté) pour lui une aumône" (al-Bukhârî). Comme Ibn Hajar le souligne, dans ce hadîth, "être compté comme aumône", cela désigne le fait d'être récompensé, et "espérer la récompense" signifie "avoir l'objectif de rechercher la récompense" (al-qasd ilâ talab il-ajr) ; cela a-t-il valeur de condition sine qua non (qayd ihtirâzî) ?

Il y a sur le sujet la divergence d'avis qui suit...
– al-Kashmîrî est pour sa part d'avis que le seul fait d'avoir effectué volontairement cette dépense rapportera une récompense dans l'au-delà, même s'il n'y aura pas eu, présent à l'esprit, par exemple l'espoir de récompense (ihtissâb) (cf. Faydh ul-bârî 1/158, 12 : "An-niyyat ul-ijmâliyya kâfiya li ihrâz ith-thawâb") ; il est vrai, souligne-t-il, que le fait d'avoir eu une intention plus détaillée entraînera davantage de récompenses (Ibid. 1/12) ;
– Ibn Hajar cite al-Qurtubî, qui est, lui, d'avis que la proposition relative "dont il espère la récompense" a effectivement valeur de condition sine qua non [qayd ihtirâzî] : dès lors, celui qui aura effectué cette dépense sans avoir espéré être récompensé pour cela auprès de Dieu n'aura pas de récompense ; cependant, il se sera acquitté du devoir qui lui incombait ; ceci car dépenser est ma'qûl ul-ma'nâ (cf. Fat'h ul-bârî 1/180).

En fait il ne s'agit pas forcément d'avoir l'espoir d'être récompensé, mais d'avoir l'intention de 'ibâda par le biais d'une telle action ; or cela peut prendre l'une des formes suivantes :
– l'intention d'obéir à Dieu en accomplissant de son plein gré ce qu'Il a rendu obligatoire ou recommandé, ou en se préservant de son plein gré de ce qu'Il a interdit ou déconseillé ;
– l'intention de se rapprocher de Dieu en se conformant à ce qu'Il veut ;
– l'intention d'obtenir dans l'au-delà la récompense promise pour cette action obligatoire ou recommandée ;
– l'intention de réaliser, par le moyen de cette action individuelle (juz'î), l'objectif général (maqsad min al-maqâssid ul-'ulyâ) dont Dieu a voulu la réalisation ou la préservation. 

Entous cas, va dans le sens de l'avis de al-Kashmîrî la version du hadîth dans lequel on lit que lorsque le Prophète dit à ses Compagnons que la relation intime faite dans le cadre licite était elle aussi une aumône [donc source de récompenses], ceux-ci exprimèrent, par leur étonnement et leur question ("L'un d'entre nous satisferait-il son désir et aurait-il une récompense"), qu'ils n'avaient, jusqu'alors, pas présente à l'esprit un espoir de récompense (ihtissâb) pour cet acte, vu qu'ils pensaient ne faire ainsi rien de plus que quelque chose simplement autorisé, car consistant à satisfaire son instinct charnel. Or le Prophète se contenta de leur répondre ceci : "S'il le satisfaisait dans un (cadre) illicite, aurait-il un péché ? Eh bien lorsqu'il le satisfait dans le licite, il a une récompense" (cette version du hadîth est rapportée par Muslim, n° 1006). C'est d'ailleurs ce que as-Suyûtî a relevé, qui écrit : "Le zâhir de (ce) hadîth est que la relation intime est une aumône même si on n'avait eu aucune intention" (Idhkâr ul-adhkâr, cité dans Adâb uz-zafâf, p. 66, note de bas de page). Il est à noter que le fait d'avoir une relation intime dans le cadre licite est rarement purement mubâh (c'est-à-dire le cas 1.a) (même si les différents éléments qui la constituent sont, eux, mubâh) : la relation intime, considérée en tant qu'action générale, est soit recommandé soit obligatoire (donc le cas 1.b), puisque fait pour faire plaisir à son(sa) conjoint(e), ou pour apaiser ce qu'on éprouve d'élan physique naturel.

Cependant, une autre version du même hadîth existe qui fait que celui-ci pourrait également être interprété de façon à aller dans le sens de l'avis de al-Qurtubî : cette version est relatée par Abû Dharr, et on y lit que lorsque le Prophète lui dit que la relation intime qu'il avait avec son épouse était elle aussi une aumône [donc source de récompenses], celui-ci exprima son étonnement ("L'un d'entre nous satisferait-il son désir et serait-il récompensé") ; puis le Prophète lui demanda : "Si tu le satisfaisais dans l'illicite, ferais-tu un péché ? - Oui" répondit Abû Dharr. Or, dans cette version-là, on lit ici cette répartie du Prophète : "Vous attendez-vous donc à la rétribution pour le péché, et n'espérez-vous pas la rétribution (tahtasibûna) pour le bien ?" (rapporté par Ahmad, 20401, 20496). Ceci peut signifier que, pour être récompensé par Dieu, il faut bel et bien espérer la récompense (ihtissâb) lorsqu'on accomplit, même volontairement, ce qui est obligatoire ou recommandé. Ash-Shâtibî est lui aussi de cet avis (Al-Muwâfaqât, 1/264, 494, 599, 611).

Ash-Shâtibî distingue en fait plusieurs cas de figure (j'ai cru pouvoir en distinguer 4) :
– i) l'action ta'abbudî relevant du domaine des 'âdât, si le musulman la fait avec l'unique objectif d'obtenir le plaisir temporel (hadhdh, gharadh, ladhdha) qu'elle procure, ou s'il la fait par pure habitude ('adâ), ou parce qu'il s'agit d'une action dont le caractère obligatoire lui a été inculqué par la société (muwâfaqat ur-rasm), sans regard pour vérifier si cela correspond ou non à ce que Dieu a déclaré licite, ou à ce que Dieu a déclaré être un devoir, alors, même dans le cas où cela lui correspond, ce musulman n'aura aucune récompense dans l'au-delà pour cette action (Ibid., 1/265), ni non plus aucun péché (Ibid., 1/516) ; cette action ne le rapproche pas de Dieu ;
– ii) et s'il vérifie si cette action est conforme ou non à ce que Dieu agrée ou si cette action a été rendue ou non obligatoire par Dieu, se contentant ensuite de faire ce qui est licite, s'abstenant de faire ce qui est illicite, et faisant ce qui est obligatoire, alors :
-- ii.i) s'il agit ainsi à contrecœur et qu'intérieurement il entretient cette "lourdeur" (karâhiyya 'aqliyya, et non karâhiyya tabî'iyya yudâfi'uhâ) – il voudrait bien, en fait, avoir recours à un moyen illicite pour satisfaire tel désir, commettre tel péché, ou ne pas faire telle action, mais, ne le pouvant pas à cause de la pression familiale ou sociale, il a recours au moyen licite, s'abstient du péché, ou fait l'action –, il n'aura pas de récompense (Ibid. 1/264) ;
-- ii.ii) et s'il agit ainsi par soumission volontaire à ce que Dieu veut (irâda shar'iyya), alors il aura des récompenses (Ibid. 1/264-266) ;
– iii) et si le musulman fait cette action ta'abbudî relevant du domaine des 'âdât avec l'objectif de ta'abbud, alors il sera récompensé (Ibid. 1/494 ; voir aussi pp. 650-652).

La différence entre les cas i et ii.ii semble se jouer au niveau de l'istish'âr : le cas ii.ii évoque le fait où on a eu l'idée que si on a recours à ce cadre ou à ce moyen pour satisfaire ce désir ou pour obtenir ce plaisir, c'est bien parce que ce cadre ou ce moyen a été rendu licite par Dieu ; si par contre on n'a alors pas cet istish'âr, et qu'on ne s'est à aucun moment soucié de la conformité ou de la non-conformité de l'action avec ce que disent les sources, alors on est dans le cas i, et il n'y a pas de récompense.

Et la différence entre les cas ii.ii et iii semble tenir au fait que dans le cas ii.ii, on a eu principalement l'objectif d'obtenir le plaisir temporel, tout en ayant de façon secondaire l'objectif de réaliser l'objectif supérieur voulu par Dieu ; alors que dans le cas iii, on a eu principalement l'objectif de réaliser ce que Dieu veut (ta'abbud), la recherche du plaisir temporel (hadhdh) devenant alors secondaire (tab'î) et incluse dans l'action (dhimnî) ; le fait est que la recherche du plaisir est naturelle dans ce genre d'action (Ibid. 1/516-518).
(Il est à noter ici que ce que ash-Shâtibî a exposé en p. 519 concerne le cas ii.ii, quand la recherche du plaisir est principale, et non le cas i, quand la recherche du plaisir est pure.)

Pareillement, il est, comme chacun le sait, obligatoire de se préserver des actes interdits (s'en préserver rejoint également le cas 1.b) ; maintenant :
– si un musulman se préserve, avec une volonté en bonne et due forme, et avec l'intention de ta'abbud, d'un acte interdit, alors cela correspond au cas iii, ou au cas ii.ii plus haut évoqués : ce musulman sera récompensé pour cela : ainsi en est-il de celui qui maîtrise son regard pour Dieu quand il est amené à passer dans un lieu où se trouvent des personnes vêtues autrement que selon les normes de l'éthique musulmane ;
– mais si ce musulman se préserve de ces péchés non par pour Dieu mais par crainte du qu'en dira-t-on ou d'une sanction temporelle, alors cela correspond au cas ii.i, et il n'aura pas de récompense pour cette abstention (cliquez ici) ;
– et si c'est parce qu'il est occupé à faire autre chose que ce musulman ne fait pas tel acte interdit, sans même qu'il pense s'en préserver, alors là il ne touchera pas de récompense pour cela ; ainsi, quand on reste assis à lire un livre au contenu licite chez soi, ce sont quantité d'actes interdits qu'on aurait pu faire qu'on ne fait pas ; mais n'ayant pas eu l'intention de s'en préserver, on ne touchera pas de récompense pour en être resté préservé (Fiqh-é hanafî ké ussûl-o-dhawâbit, Cheikh Thânwî, p. 175) ; par contre, si ce musulman s'est fixé comme ligne de conduite de se préserver des assemblées où ce genre de péchés est commis et que c'est volontairement qu'il en demeure à l'écart, il touchera une récompense pour cela : il pratique là en fait une émigration spatiale (cliquez ici pour en savoir plus).

Si on retient l'avis de al-Kashmîrî, le propos de 'Omar ibn ul-Khattâb selon lequel "Il n'y aura pas de récompense pour celui qui n'aura pas espéré la récompense" ("Lâ ajra li man lâ hisbata lahû") ne concerne que le cas 1.a ; ou bien veut parler de tout cas (1.a, 1.b) où la personne aura agi par ostentation (et c'est ce qu'il aura désigné par euphémisme par les termes "lâ hisbata lahû").
Par contre, si on retient l'avis de al-Qurtubî, ce propos de 'Omar est général : il concerne le cas 1.a comme le cas 1.b.

Dans le cas où on a planté un arbre, on aura des récompenses même pour le fait que des animaux auront mangé certains de ses fruits, conformément à ce que dit sur le sujet le célèbre hadîth (cité dans Riyâdh us-sâlihîn, n° 135). Or, souligne en substance Cheikh Thânwî, il n'y a pas beaucoup de planteurs d'arbres fruitiers qui auraient l'intention de faire profiter les animaux des fruits de leurs arbres ; tout au contraire, le propriétaire de ces arbres cherche à en éloigner les oiseaux et autres animaux [une version du hadîth dit que ce planteur aura une récompense même pour le fruit qui aura été volé de l'arbre]. Le fait qu'il soit ici récompensé dans ces cas aussi est en fait dû, poursuit le cheikh indien, au fait qu'il a été la cause (sabab) de ce bien. On n'est donc récompensé pour une action de bien [de type 1.b] que si cette action a été faite délibérément (et aussi si, d'après un des deux avis que nous venons de voir, si on a alors eu espoir d'être récompensé par Dieu) ; cependant, on sera alors récompensé non seulement pour cette action, ainsi que pour tout bien dont cette action sera devenue la cause (sabab), même si de cet autre bien on n'aura pas eu l'intention (Fiqh-é hanafî ké ussûl-o-dhawâbit, p. 165).

Comme conséquence logique de ce que nous avons cité de al-Kashmîrî un peu plus haut, si, sans avoir eu une intention aucune, ou sans avoir eu une intention de culte, on fait une action qui est valide - sahîh - même sans intention [voir Aspect A et Aspect B, plus haut], alors on ne touchera pas de récompense pour cette action. Ainsi, écrit al-Kashmîrî, celui dont les ablutions sont accomplies involontairement [parce qu'il a plongé dans l'eau ou qu'il a été trempé par une pluie diluvienne], celui-là ne sera pas considéré comme ayant accompli un acte d'adoration (Faydh ul-bârî, 1/6-7) et n'aura donc aucune récompense - thawâb - liée à ces "ablutions", parce qu'il ne les a pas faites avec l'intention de faire un acte cultuel (même si, comme nous l'avons vu, d'après l'école hanafite, sur le plan juridique cela sera valide - sihha - et il sera considéré en état de pureté rituelle - tahâra -).

-
Aspect E – en rapport avec le thawâb –) L'action relève de la catégorie des 'ibâdât, la personne la fait volontairement, de son plein gré et sans ostentation, mais n'a pas, présente à l'esprit de façon détaillée, l'intention d'obtenir telle et telle récompense ('adamu-stih'dhâri niyyatin tafsîliyya hîna adâ'ï 'amalin min bâb il-'ibâdât) :

Avoir l'intention d'obéir à Dieu (ou de se rapprocher de Lui) est bien entendu ici aussi (et à plus forte raison) nécessaire.

Mais en fait les actions qui relèvent de la catégorie des ibâdât (évoquées au point précédent sous le numéro 2) sont de deux types :
2.a) l'action qui, de par sa forme même, est une action de 'ibâda, comme la prière rituelle (salât), les invocations (ad'iya), et la récitation du Coran (tilâwa) ;
2.b) l'action qui est tantôt de 'adâ, tantôt de 'ibâda, en fonction de l'intention : ainsi en est-il du fait d'égorger un mouton : cela peut être l'abattage d'un animal pour obtenir de la viande halal, comme cela peut être un sacrifice rituel, lors de la fête du sacrifice ; de même, prononcer "Sub'hân-Allâh !" peut être fait en tant que dhikr lissânî mais peut également être fait en tant qu'expression face à un événement inattendu (Fat'h ul-bârî 1/19) : il s'agit alors d'une coutume - certes musulmane, mais à dominante de coutume et non de culte -, et le Prophète lui-même a eu recours à l'usage de cette formule pour exprimer son étonnement ; cela relève alors de la 'âda.

Pour l'action qui oscille entre le fait d'être action de 'ibâda et action de 'âda (2.b) (comme le fait d'égorger un mouton en prononçant le Nom de Dieu), il faut avoir bien évidemment l'intention d'accomplir alors une action de 'ibâda pour qu'elle soit considérée juridiquement comme étant de 'ibâda ; car si cette intention n'est pas présente, cette action est considérée comme étant une 'âda, relevant donc du cas 1 évoqué plus haut , et non une 'ibâda, relevant du cas 2. Par contre, ceci n'est pas nécessaire pour l'action dont la forme même en fait une action de 'ibâda (2.a).

Ibn 'Abd is-Salâm écrit : "(Ceci) indique que l'intention [de faire une action de 'ibâda] n'est une condition [pour que cette action soit effectivement considérée juridiquement comme étant de 'ibâda] que pour la 'ibâda qui ne se distingue pas par elle-même [soit la 2.b] ; quant à ce qui (parmi les 'ibâdât) se distingue par lui-même [soit la 2.a], il se dirige par sa forme même vers ce pour quoi il a été institué, comme les formules de remémoration de Dieu (adhkâr), la prononciation des formules d'invocation (ad'iya), la récitation du Coran (tilâwa), car ces (actions) n'oscillent pas entre le fait d'être ibâdah et celui d'être 'âdah" (Fat'h ul-bârî 1/19) ; le fait de pratiquer ces actions volontairement, sans que ce soit à contrecoeur et sans qu'il y ait ostentation, entraîne donc qu'on les fait avec l'intention d'obéir à Dieu.

Cependant, ici une autre question se pose : Faut-il, pour obtenir les récompenses attachées à l'action, avoir présente à l'esprit(istihdhâr) l'intention d'obtenir les récompenses mentionnées dans les textes pour cette action ? Ainsi, celui qui récite le Coran doit-il, pour obtenir la récompense liée à cette action, avoir, présente à son esprit, l'espérance d'obtenir une bonne action pour chaque lettre (comme cela est mentionné dans le hadîth bien connu) ?

Non, cela n'est pas nécessaire.

Que dire alors du célèbre hadîth où le Prophète (sur lui soit la paix) a parlé de "celui qui jeûne pendant le mois de ramadan par foi et par espoir de récompense" ? Pourquoi a-t-il été spécifié qu'il fallait y avoir "espoir de récompense" (ihtissâb) pour obtenir le pardon de Dieu pour ses jeûnes ?

La réponse est que la condition "jeûner par espoir de récompense" signifie jeûner sans que soit à contre-coeur ou avec lassitude entretenue (istithqâl ['aqlî]) (Fat'h ul-bârî 4/149), ni par ostentation (riyâ') (Ibid. 4/319).

-
Aspect G – en rapport avec le thawâb et la sihha –) La personne a fait l'action délibérément, mais avec la double intention de réaliser ainsi à la fois telle action cultuelle et telle autre action, ou avec l'intention de réaliser à la fois telle action de tel caractère et de réaliser la même action de tel autre caractère (at-tashrîk fi-n-niyya / al-jam' bayna 'ibâdatayn bi niyyatin wâhida) :

Une personne a manqué six jeûnes obligatoires pendant le ramadan. Pendant le mois suivant, shawwâl, elle accomplit six jeûnes, mais ce faisant a une double intention : remplacer les jeûnes manqués du ramadan, et accomplir en même temps les six jeunes recommandés du mois de shawwâl. Pareille double intention est-elle possible ?

D'après certains ulémas oui, mais d'après d'autres non. Ainsi, Cheikh Thânwî exprime son désaccord avec les ulémas hanafites qui répondent "oui" à cette question relative au cas de ces six jeûnes (op. cit., pp. 161-163).

En fait plusieurs cas existent...

F.A) Soit l'affectation aux deux actions (qu'on a eu l'intention de réaliser) est possible eu égard aux objectifs que l'islam a conférés à ces deux actions :

- Associer de la "'ibâda" (au sens particulier du terme) et de la "non-'ibâda" dans l'intention :

Si quelqu'un procède à des grandes ablutions (ghusl) avec l'intention à la fois de se purifier de l'état de grande impureté rituelle (janâba) et de se rafraîchir (tabarrud) : étant donné que la seconde "affectation" ne contredit pas la première, son bain cultuel sera valide (sahîh).

De même, si quelqu'un sacrifie un animal pendant la Fête d'al-adh'hâ avec l'intention première d'offrir ainsi un sacrifice et l'objectif, second, d'obtenir de la viande halal, son sacrifice sera valide. (Attention : différent est le cas d'un homme qui s'associe à d'autres personnes dans l'achat d'un bovin destiné à être offert en sacrifice lors d'al-adh'hâ et achète ainsi une de ses parts, mais qui n'a alors comme seule intention que celle d'obtenir de la viande halal et non de réaliser un sacrifice rituel : le fait que les autres parts soient destinées au sacrifice n'y changera rien : aucune part du bovin ne sera comptée comme dévolue au sacrifice rituel ; plus haut nous parlions du cas de figure où à l'intérieur d'une même part, chez une seule et même personne, il y a l'intention d'offrir un sacrifice et celle d'obtenir de la viande halal, ce qui est différent…)

Pareillement, si quelqu'un accomplit un jeûne facultatif avec l'intention première de se rapprocher de Dieu et l'objectif, second, d'acquérir les vertus du jeûne en terme de santé, cette seconde intention n'annulera pas la première.

Pourquoi ai-je précisé à chaque fois "intention principale" d'obtenir des récompenses dans l'au-delà et "secondaire" d'obtenir tel avantage temporel, pour le découvrir, lire le passage qui traite de ce point dans l'article relatif à la sincérité.

- Associer deux "'ibâda" dans l'intention :

Prendre le bain dans la matinée du vendredi alors qu'on était en état d'impureté rituelle majeure, avec l'intention que ce bain serve à la fois de bain obligatoire pour sortir de l'état d'impureté rituelle (ghusl li-l-janâba) et de bain sunna du vendredi : la double intention est ici possible, les deux actions seront accomplies d'après les hanafites et d'après as-Suyûtî (Al-Fiqh ul-islâmî, p. 185, 191) : l'objectif de se baigner le vendredi avant la grande prière peut être rempli au moyen de tout autre bain, fût-il un bain purificateur obligatoire, ou un bain de jour de fête.

Accomplir une prière avant la salât fardh de zohr, et avoir l'intention d'accomplir ainsi à la fois la sunna avant zohr et la tahiyyat ul-masjid : la double intention est également valable ici, et les deux actions seront accomplies d'après les hanafites et d'après as-Suyûtî : la raison en est que l'objectif de la tahiyyat ul-masjid peut être rempli au travers de n'importe quelle salât faite avant de s'asseoir dans la mosquée.

Jeûner le jour de 'Arafa et avoir alors l'intention à la fois d'accomplir le jeûne sunna de ce jour-là et de remplacer un jeûne manqué du ramadan dernier : la double intention est ici possible d'après as-Suyûtî, et les deux actions seront accomplies (Al-Fiqh ul-islâmî, p. 191).  

F.B) Soit l'affectation à la fois aux deux actions (qu'on a eu l'intention de réaliser) n'est pas possible eu égard à l'objectif que l'islam a conféré à au moins l'une de ces deux actions :

Accomplir une prière pendant la matinée (dhuhâ), avec l'intention de remplacer ainsi la sunna avant sub'h qu'on a manquée et d'accomplir la salât udh-dhuhâ : la double intention n'est ici pas valable d'après as-Suyûtî (Al-Fiqh ul-islâmî, p. 187, 192) : la raison en est que, différemment du cas de la tahiyyat ul-masjid plus haut évoquée, il ne s'agit pas d'effectuer une salât – quelle qu'elle soit – pendant la matinée pour accomplir alors la salât udh-dhuhâ. Salât udh-dhuhâ est une salât qui a une existence propre (fût-elle de caractère seulement recommandé), et elle ne peut donc être accomplie qu'indépendamment, et non au travers d'une autre salât. Il y a ensuite deux cas, le second de ces deux se subdivisant ensuite en deux autres sous-cas :
F.B.a) soit la présence d'une association de deux intentions rend complètement nulle l'action qu'on a faite : la sihha est donc compromise ;
F.B.b) soit l'action ainsi accomplie ne devient pas nulle mais seule une des deux intentions qu'on a faites sera retenue : deux sous-cas se présentent alors :
soit la personne a le choix et elle devra préciser laquelle des deux intentions elle a retenue ; l'action qu'elle avait accomplie sera ensuite affectée à cette intention ; c'est le cas, disent les hanafites, lorsqu'une personne accomplit de multiples jeûnes l'un à la suite de l'autre et a l'intention de les affecter à l'accomplissement à la fois d'une expiation (kaffâra) pour rupture de serment (hinth ul-yamîn) et d'une partie – le début – d'une expiation (kaffâra) pour prononciation de formule de zihâr : une seule de ces deux actions sera ainsi accomplie, mais la personne aura le choix de le déterminer (Al-Fiqh ul-islâmî, p. 186) ;
soit l'action accomplie sera automatiquement affectée à l'une des deux intentions que la personne a eue : soit celle qui correspond au plus fort des deux caractères (obligatoire / facultatif) ; soit celle qui correspond au moindre des deux caractères (puisqu'il constitue le minimum) ; ainsi, si quelqu'un donne une somme d'argent à un pauvre et a alors l'intention à la fois de donner une sadaqa nâfila et de s'acquitter de la zakât, d'après certains ulémas cela comptera comme zakât (Al-Fiqh ul-islâmî, p. 186), et d'après Muhammad ibn ul-Hassan, cela comptera comme sadaqa nâfila (Ibid. p. 186) ; c'est aussi l'avis de as-Suyûtî (Ibid. p. 191)…

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

 

source: http://www.maison-islam.com

 

 

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1 août 2010 7 01 /08 /août /2010 23:04
http://www.full-wallpaper.com/informatique/Vista_Islamic/Nabi_Abadi_Ina_Ghaforo_Rahim.jpgas-Salâmu 'aleïkoum wa rahmatuLLâh,

Abu Bakr al-Kattani rapporte que, durant une saison de pèlerinage à la Mecque, les docteurs eurent à débattre de la question de l'amour.  

Al Junayd, qui était alors le plus jeune d'entre eux, se fit interpeller 

" Qu'as tu à dire la dessus, ô Irakien ?" 

Avant de répondre, al Junayd baissa la tête, ses yeux se remplirent de larmes, puis il dit :

 "L'amour, c'est un serviteur qui s'efforce de se libérer de son égo, d'évoquer sans cesse le nom de son Seigneur, d'observer assidument ses devoirs, tout en Le contemplant avec l'oeil du coeur. Les lumières de Sa majesté ont brulé son coeur ; pure est devenue la boisson qu'il puise dans la coupe de Son amour. Quand il parle, c'est par Dieu ; quand il raisonne, c'est d'après Dieu; quand il bouge, c'est sur l'ordre de Dieu ; quand il se tait, il est avec Dieu. En fait, il n'existe que par Dieu, pour Dieu et avec Dieu. "

 A ces mots, les vieux maitres se mirent tous à pleurer, puis ils dirent : 

"On ne saurait être plus clair ! Que Dieu te récompense pour nous, ô al Junayd".

 
Extrait de l'amour de DIEU et du prophète saws,d'après Abû Hâmid al Ghazâlî et Ibn al Qayyim al Jawziyya,
par Mouhammad Minta, editions Tawhid.
Ya Allah fortifie notre amour pour toi et rend le plus fort que tout! Amine

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30 juillet 2010 5 30 /07 /juillet /2010 23:59

 

          http://a401.idata.over-blog.com/500x375/0/18/18/49/2010/cotillons-dance-ambiance--couleur.jpgEst-il permis de souhaîter une Bonne Année ou Joyeux Noel aux mécréants ?

La règle est qu'il faut avoir le meilleur comportement avec notre voisinage et être bon ambassadeur de l'islam et ses valeurs:
L'être humain est social par sa nature, le musulman doit s'intégrer convenablement mais sereinement à son milieu(vivre la modernité tout en respectant l'authenticité et les principes de base de la religion) .
Le musulman doit communiquer sa religion par l'excellence de son comportement. Ainsi, sa relation avec les non musulmans doit être en parfaite conformité avec le Coran et la tradition du Prophète :
Allah qu'Il soit exalté dit : « Dieu ne vous empêche pas, à l'égard de ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures, de faire part de bonté et de justice à leur égard(prendre soin d'eux et bien se comporter avec eux) »(Sourate 60 verset 8)
Dans la Sunna du Prophète plusieurs « hadîth » incitent le musulman à prendre soin de son comportement :
Le messager d'Allah dit : « J'ai été envoyé pour parfaire l'excellence du comportement », les paroles prophétiques à ce sujet sont nombreuses pour n'en citer que celle-ci :
Abu Dharr Jundub ibn Junâda et Abu 'abdar-Rahman Mu'ad ibn Jabal rapportent que l'Envoyé d'Allah a dit : « Où que tu soit crains Dieu, fais suivre une mauvaise action d'une bonne , elle l'effacera, et use d'un bon comportement envers les gens ! » les gens ici englobent l'humanité entière !

Voici une Fatwa tirée du livre à paraître sur le Fiqh des minorités en Europe du Nord:

*La participation à leurs fêtes
Quelques savants ont dit:
Si le musulman craint pour lui ou pour ses intérêts, il peut éventuellement les féliciter et montrer sa joie dans l'apparence mais son coeur doit désapprouver ce qu'ils font de mal ou d'interdits « par rapport à notre religion ».
D'autres comme Ibn Taymiyya sont encore plus sévéres.

Mais nous pensons que :le bon comportement surtout avec des proches et des voisins non musulmans consistent entre autre à les saluer à les visiter à les féliciter pour leurs fêtes sans pour autant approuver ou soutenir leur religion ou leurs rites...C'est le sens du verset et des Hadîths cités...
Enfin, en Islam, c'est toujours l'intention derrière l'acte qui compte pour Allah.

*Accepter leur cadeaux et leur donner des cadeaux :Cela fait partie du bon comportement et de la courtoisie que chaque musulman doit avoir avec autrui sans distinction de religion.
Dans le Sahih Albûkhâri, il a été rapporté que le Prophète acceptait les cadeaux et recomposait en retour celui qui lui avait donné les présents. Il a accepté le cadeau du roi de « Ilih » (en Syrie) qui était une mule blanche el lui avait donné en retour sa Burdaa(son manteau)(Rapporté par Albukhâri et Muslim ; 'omdate alqârî 13/127). Le Muqawqas (le roi des Qobt d'Egypte à l'époque) lui avait offert sa servante Maria...

*Visiter leur malade: Le Prophète Mouhammad (paix et salut sur lui) avait lui-même pour habitude de rendre visite aux malades, et ce, qu'il s'agisse d'une personne musulmane ou non musulmane. En témoignent le présent Hadith de Sa'd Ibn Abi Waqqâs (que Dieu l'agrée), mais aussi le récit authentique rapporté par l'Imâm Boukhâri dans lequel il est indiqué qu'il (sallallâhou alayhi wa sallam) se rendit auprès un jeune juif -qui avait l'habitude de lui rendre service- lorsque ce dernier tomba malade: En arrivant devant lui, il (sallallâhou alayhi wa sallam) s'approcha et l'invita à devenir musulman, ce qu'il fit après avoir eu l'approbation de son père (juif). Le jeune garçon mourut ainsi avec la foi musulmane.

Voir une Fatwa compléte et trés importante sur lien suivant:
http://www.crcm-ra.org/modules.php?name=News&file=article&sid=1092
Extrait:
...les paroles et les expressions habituelles utilisées pour adresser des félicitations à des non musulmans à l'occasion de ces évènements ne peuvent pas constituer pour le Musulman une forme de soutien à leur religion, ni même une satisfaction ou un consentement à leurs convictions. Elles doivent être simplement l'expression de paroles de courtoisie auxquelles nous sommes coutumiers.

...La permission de féliciter les non musulmans durant leurs fêtes est d'autant plus confirmée que - comme le précise la question- : le musulman peut-il adresser des messages de voeux aux non musulmans à l'occasion de leurs fêtes religieuses ?- ils le font avec les musulmans à l'occasion des fêtes musulmanes. Et comme il nous a été demandé de récompenser une bonne action par une bonne action, de rendre le salut d'une façon plus courtoise ou, au minimum, rendre le salut:
Dieu dit :
« Lorsqu'on vous adresse un salut, rendez-le de façon plus courtoise ou tout au moins rendez-le ! Dieu vous demandera compte de tout. » Coran 4/86

Le musulman ne peut pas être moins généreux que les autres. Sa moralité ou son éthique ne doit pas être moindre. Au contraire, elle doit être meilleures que les autres comme le souligne le hadith :
« Le croyant qui a parachevé sa foi est celui qui a un noble caractère »
Quel est le verdict de l'Islam concernant les divers fêtes (Fêtes des mères, etc...) anniversaire de naissance, anniversaire de mariage...?
 
C'est trés simple: en Islam on a deux fêtes: une fête de la fin du mois de Ramadan (Al-Fitr) et la fête du sacrifice (Al-ad-hâ).

Pour les autres évenements: anniversaire de mariage ou fête nationale ou autres :selon les savants : le statut par défaut dans le domaine des 'âdât est licéité (Ibâha) tant qu'il n'y a pas de texte clair qui l'interdit. Ensuite,il ne faut pas le faire dans le but de s'assimiler(ressembler)aux gens du Livre(et aux non-musulmans) et cela dépendra, enfin, du contenu de cette fête...

Pour la fête nationale: il faut savoir que l'Amour de la patrie fait partie de la foi (Hubbu al-awtân mina al-îmân)...Donc remercier Dieu en organisant une fête pour la libération de son pays par exemple est tout à fait autorisé (du moment que le contenu de la fête n'est pas blâmable).
Dieu dit dans le Coran: « De la grâce d'Allah et de Sa miséricorde qu'ils se réjouissent donc !»Sourate 10, verset 58.
Ce qu'il faut savoir aussi est que si vous voulez remercier Dieu pour un évenement heureux ou pour Ses bienfaits envers vous en organisant une fête, et si dans cette fête il y a les lectures du Coran ou les invocations ou la prière sur le Prophète (paix et salut sur lui) et la nourriture pour les gens: ce sera même méritoire...
Ou tout simplement, si dans cette fête, il n' y a pas de choses non conformes à notre Shari'a: ceci est autorisé (Mubâh).

Il est important de dire aussi que le Prophète (paix et salut sur lui) a toujours concilié les évènements religieux et les évènements historiques. Ainsi, il exhortait ses Compagnons à se rappeler et à commémorer chaque évènement significatif, même s'il s'était déroulé dans un passé lointain. Ce principe est déduit du hadith suivant: Lorsque le Prophète arriva à Médine, il vit les juifs jeûner le jour de 'Ashoura. Il se renseigna (sur leur raison) à ce sujet et il lui fut rapporté(révélé) que c'était en ce jour qu’Allah avait sauvé son Prophète Sayyidina Mûsâ(Moïse) et noyé ses ennemis. Il dit alors ces mots bien connus: «Nous avons plus droit à Moïse que vous.» Et le prophète encouragea les gens à jeûner ce jour et celui qui le précède.

Certains oulémas (comme Cheikh faysal al mawlawi, secrétaire du Conseil Européen pour la Fatwa et la Recherche) sont d'avis que la célébration des anniversaires étant une manifestation purement culturelle ou sociale, qui n'a donc aucun lien avec le domaine rituel, à partir du moment où elle ne contient aucun aspect répréhensible, elle est tout à fait autorisée: En effet, dans le domaine des 'âdât', c'est-à-dire de ce qui ne relève pas de l'adoration, la règle première est la permission(Ibâha) jusqu'à preuve du contraire. Et il n'existe pas de texte clair interdisant la célébration des anniversaires. Cependant, certains, parmi les savants qui partagent cet avis, mettent l'emphase sur le fait que les parents doivent profiter de ce genre d'occasion pour rappeler à leurs enfants le caractère éphémère de la vie et la nécessité de toujours agir pour que, chaque jour qui passe, on essaie de devenir toujours meilleur
Voir aussi : Le comportement du musulman vis à vis des non musulmans:
source: http://www.doctrine-malikite.fr/forum/Souhaiter-joyeux-Noel-ou-Bonne-Annee_m43203.html

 


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16 juillet 2010 5 16 /07 /juillet /2010 20:38

    http://admin.lemuslim.com/data/imgs/news/donation_133344547775726300_133433325685459900.jpgLa preuve réside dans le Hadith suivant :  "Un homme vint dire au messager d'Allah salallahou 'aleyhi wa salam : "Envoyé d'Allah, montre-moi une œuvre que si je l'accomplit, Allah m'aimera et les gens m'aimeront aussi".  Il salallahou 'aleyhi wa salam lui dit : "Mène une vie de tempérance, Allah t'aimera et renonce à ce que possèdent les gens (cad leur biens etc..), les gens t'aimeront."
Hadith rapporté par Ibn Majah notamment  


Explications des termes :


"Renonce à ce que possèdent les gens (cad leurs biens), les gens t'aimeront" : Comme l'explique les savants l'homme souhaitant être aimer des gens ne doit rien leur demander et ne doit pas convoiter ce qu'ils possèdent.

En effet la personne qui tend toujours la main aux gens (c'est à dire qui leur demande toujours quelque chose), les gens le supportent mal et finissent par la détester.  Autrement dit, renoncer à ce que les gens possèdent procure leur amour.  


Un poète a dit à ce sujet :

لا تسألن بني آدم حاجة ,, وسل الذي أبوابه لا تغلق
فبني آدم يغضب إن سألته ,, والله يغضب إن تركت سـؤاله

Ne demande surtout pas quelque chose à l'enfant d'Adam,
demande plutôt à celui dont les portes ne se ferment pas (c'est à dire Allah).

Ceci car l'enfant d'Adam se met en colère lorsque tu lui demandes, quant à Allah c'est lorsque tu ne lui demandes pas qu'il se met en colère. Ainsi, les humains n'aiment pas faire largesse de ce qu'ils possèdent (tels que leurs biens ou richesses), donc si tu souhaites obtenir leur amour ne leur demande rien, car à force de leur demander ils finissent par mal le supporter, s'éloigneront de toi et finiront par ne pas t'aimer.

Thawban rapporte : Le messager d'Allah salallahou 'aleyhi wa salam a dit :

"Qui me garantie qu'il ne demande rien aux gens et je lui garantis le paradis ?". Je dis "Moi". Et effectivement il ne demandait jamais rien à personne.Rapporté par Abu Dawud

Awf Ibn Malik rapporte : "Nous étions entre 7 et 9 personnes chez le messager d'Allah salallahou 'alyhi wa salam". Il salallahou 'alyhi wa salam nous dit : "Ne faites vous pas acte d'allégeance au messager d'Allah ?". Or nous venions à peine de le faire. Nous lui dimes: "Nous t'avons déjà fait acte d'allégeance, Ô messager de d'Allah ! A propos de quoi veux-tu que nous te fassions acte d'allégeance?". Il salallahou 'alyhi wa salam dit : "Vous vous engagez à adorer Allah sans rien lui associer, à faire les 5 prières quotidiennes, à obéir à Allah."Puis il nous dit à voix basse : "Et à ne rien demander aux gens". Je vis effectivement par la suite certaines de ces personnes faire tomber leur cravache sans demander à quiconque de leur ramasser ". Rapporté par Mouslim


La dignité du musulman se trouve dans le fait de se passer des gens (c'est à dire de ne rien leur demander).


« Djibril est venu voir le Prophète salallahou 'alyhi wa salam et lui a dit : « Oh Muhammad ! Vis autant que tu veux, mais sache que tu mourras quand même. Fais ce que tu veux, mais tu en seras rétribué.
Aime qui tu veux, mais sache que tu le quitteras quand même. Sache que l’honneur du croyant se trouve dans ses prières nocturnes et que sa dignité réside dans le fait de se passer des gens ». As-Sahîhah hadith 831.


Ibn 'Omar a dit :"Le messager d'Allah salallahou 'aleyhi wa salam a dit du haut de son minbar en parlant de l'aumône et de la fierté de ne rien demander à personne : "La main supérieur est meilleure que la main inférieure. La main supérieure est celle qui donne et la main inférieure est celle qui demande."(Rapporté par Bukhari et Muslim).


Le messager d'Allah salallahou 'aleyhi wa salam a aussi dit à la fin d'un hatih dont le début ressemble à celui que nous venons de mentionner :

"...Celui qui est jaloux de sa dignité, Allah la lui préserve et celui qui se passe de l'aide des autres, Allah le met au dessus du besoin ". Rapporté par Boukhari et Muslim.

Ibn Omar rapporte :"L'un de vous ne cesse de demander (mendier) jusqu'à ce qu'il rencontre Allah (le jour dernier) avec le visage dépourvu de toute chair". (Boukhari et Muslim).

Abou Dhar Al-Ghifari rapporte :  "Mon ami bien-aimé salallahou 'aleyhi wa salam m'a ordonné sept choses :

• Il m'a ordonné d'aimer les pauvres et d'en être proche.
• Il m'a ordonné de regarder ceux qui sont en-dessous de moi et de ne pas regarder ceux qui sont au-dessus de moi.
• Il m'a ordonné de préserver les liens de parenté, même s'ils ont été rompus.
• Il m'a ordonné de ne rien demander à personne.
• Il m'a ordonné de dire la vérité même si elle est amère.
• Il m'a ordonné de ne craindre le blâme de personne lorsqu'Il s'agit d'Allah.
• Il m'a ordonné de répéter souvent "la hawla wala qouwata ila billah (il n'y a de puissance et de force qu'en Allah) car ces paroles font parties d'un trésor sous le trône (et dans une autre version: elle est un trésor parmi les trésors du paradis)." Hadith n°2166 dans silsila as sahiha

Le messager d'Allah salallahou 'aleyhi wa salam a dit : " La main supérieure (celle qui donne) vaut mieux que la main inférieure (celle qui reçoit) et commence (dans tes dépenses) par ta famille. Ta meilleure aumône est celle qui ne laisse pas ta famille dans le besoin. Celui qui ne se rabaisse pas à demander l'aumône, Allah lui préserve sa fierté et celui qui ne montre pas son besoin, Allah le met au-dessus du besoin."(Rapporté par Al Boukhari).

Le messager d'Allah salallahou 'aleyhi wa salam a dit : « Le (vrai) pauvre n'est pas celui qui s'en va quand on lui donne une datte ou deux, une bouchée ou deux. Le vrai pauvre est celui qui ne se rabaisse pas à la mendicité ».  Muslim et Boukhâri

Dans une autre version :
« Le (vrai) pauvre n'est pas celui qui fait le tour de la ville à mendier et que les gens font partir avec une ou deux bouchées, une ou deux dattes. Mais le pauvre est celui qui n'a rien pour répondre à ses besoins, mais qui cache si bien sa pauvreté que personne ne la remarque pour lui faire quelques aumônes et qui ne va pas tendre la main aux gens »  Muslim et Boukhâri


Ibn Mass'oud rapporte :  "Celui qui est touché par un besoin et qui s'adresse aux gens pour en sortir ne voit pas la satisfaction de son besoin. Mais s'il s'adresse à Allah, Allah ne tarde pas à lui octroyer une subsistance prochaine ou à venir" Rapporté par Abu Dawud

 

Samoura Ibn Joundoub Rapporte :" Le fait de demander (la mendicité) est une bléssure que l'on fait à son propre visage..." Rapporté par Tirmidhi

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21 avril 2010 3 21 /04 /avril /2010 21:52

Le Prophète Mohammad, que les prières, le salut et les bénédictions soient sur lui a dit :

"Quand un homme meurt, toutes ses actions deviennent sans effet à l’exception de trois d’entre elles :
- Un acte de charité perpétuel.
- La connaissance qu’il a dispensée aux autres.
- Un fils vertueux priant pour lui."

 
 
Voici quelques exemples d'aumône continue (= acte de charité perpétuel) :Sadaqat Jariyah : Actions avec effets infinis!


1. Donne un Coran à quelqu'un et chaque fois qu'il le lit, tu collectes des Hassanat.
2. Donne un outil à un hopital ou à une association (ex : chaise roulante) et à chaque fois qu'un "nécessiteux" l'utilise, tu collectes des Hassanat.

3. Partage des Lectures constructives avec les autres.
4. Aide un enfant dans ses études (cours particuliers ou financement des études).

5. Apprends à quelqu'un un Dou3a (une invocation) ou un verset de Coran, à chaque fois qu'il le récite tu collectes des Hassanat.
6. Fais cadeau d'un CD de Coran, Hadith ou Dou3a.
7. Participe à la construction d'une mosquée.
8. Place un réfrigérateur d'eau dans une place publique.

9. Plante un Arbre : chaque fois qu'une personne en mange les fruits, utilise son ombre ou à chaque fois qu'un oiseau en bénéficie, tu es gagnant.

Qu'Allah fortifie votre foi, vous accompagne et vous fasse miséricorde, amine.
 
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3 avril 2009 5 03 /04 /avril /2009 11:26

110:1: Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire,

commentaires :
Révélée tout entière pendant le pèlerinage d'adieu, après la sourate du Repentir.
(Lorsque vient le secours) , pour son prophète, contre ses ennemis, (ainsi que la victoire), la prise de La Mecque

110:2: et que tu vois les gens entrer dans la religion d'Allah
en masse,

commentaires : (et lorsque tu vois les gens entrer dans la religion d'Allah) : c'est-à-dire l'islam (en masse) : en large nombre, après qu'il eût été embrassé par des individus l'un après l'autre- cela se produisit après la prise de la Mecque et les Arabes vinrent soumis de tous les coins du pays [obéissant à son commandement],

110 : 3 : alors, par la louange, célèbre la gloire de ton Seigneur et implore Son pardon. Car c'est Lui le grand Accueillant au repentir.

commentaires :(célèbre les louanges de ton Seigneur) : loue-le continuellement, (et implore Son Pardon car Il est Celui qui accepte le repentir) :Le prophète , après la révélation de cette sourate, répétait fréquemment :
"سبحان الله وبحمده وأستغفر الله وأتوب إليه"
« Gloire et louange à Allah. J'implore Son pardon et je reviens vers Lui repentant »*. A savoir que la prise de La Mecque eut lieu en l'an huit après l'Hégire durant le mois de Ramadan et le Prophète mourut au mois Rabi3 de l'an dix.
*Sub7annallah wa bi7amdih wa Astaghfiru Allah wa Atubu Ilayh

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22 mars 2009 7 22 /03 /mars /2009 20:33

As salamou Alaykoume wa rramatoullah wa barrakatouhou 

MashaAllah le rappel, lis le avec ton coeur et tu verras tes problemes autrements.
ceci te rendera moins triste lorsqu un malheur te touche. 

 

Le Messager d’Allah a dit :

إذا أراد الله بعبد خيرا عجل له العقوبة في الدنيا وإذا أراد الله بعبد شرا أمسك عليه ذنوبه حتى يوافيه يوم القيامة

« Quand Allah veut du bien à son serviteur, il lui accélère son châtiment dans ce monde. Quand Allah veut du mal à son serviteur, il s’abstient de le châtier pour ses péchés jusqu’à ce qu’il reçoive sa punition le jour de la résurrection. »

Sa parole :«Quand Allah veut du bien à son serviteur, il lui accélère son châtiment dans ce monde»

Signifie
Qu’il est puni en étant affligé par des malheurs et des difficultés en raison des nombreux péchés qu’il a commis, grâce à quoi il est purifié de tous ses péchés, et dans l’au-delà n’aura à rendre compte d’aucun.

Shaykh al-Islâm Ibn Taymiyyah (rahimahullah) a dit
:

« Les malheurs sont en fait une forme de bienfait (ni’ma), puisqu’ils sont une expiation des péchés commis et appellent la personne à faire preuve de patience – pour laquelle elle est dûment récompensée.
De plus, ils poussent la personne à se repentir, en faisant preuve d’humilité et de soumission devant Allah, tandis qu’en même temps il évite d’espérer quoi que ce soit de la création. Il y a – mis à part cela – d’autres importants avantages.Ainsi, ces malheurs qui surviennent à une personne sont, en fait une cause de l’effacement de ses péchés par Allah, et c’est une des plus grandes bénédictions.

Les malheurs sont une source de miséricorde et de bonté dans le droit des créatures, sauf si cette personne s’aventure dans une désobéissance plus grande qu’auparavant.Ce malheur deviendra alors la cause d’un grand mal pour sa religion.En effet, certaines personnes – lorsqu’elles sont éprouvées par la pauvreté, la maladie ou la faim – tombent dans l’hypocrisie, la plainte et leurs coeurs deviennent malades, ou tombent dans la mécréance, abandonnent certaines obligations ou commettent certains actes interdits – tout ce qui est néfaste pour leur religion.
 
 
La parole du prophète
« Quand Allah veut du mal à son serviteur, il s’abstient de le châtier pour ses péchés jusqu’à ce qu’il reçoive sa punition le jour de la résurrection. »

Signifie : la punition pour ses péchés est retardée
« jusqu’à ce qu’il reçoive sa punition le jour de la résurrection. »

Al-‘Azîzî (D. 1070H) a dit :
« Cela signifie qu’une telle personne n’est pas punie dans ce monde, afin que dans l’au-delà, elle soit punie pour ses péchés d’une manière qu’elle mérite vraiment ».

as-Sirâjul-Munîr (1/88) d’al-Azîzî
كُتِبَ عَلَيْكُمُ الْقِتَالُ وَهُوَ كُرْهٌ لَّكُمْ وَعَسَى أَن تَكْرَهُواْ شَيْئاً وَهُوَ خَيْرٌ لَّكُمْ وَعَسَى أَن تُحِبُّواْ شَيْئاً وَهُوَ شَرٌّ لَّكُمْ وَاللّهُ يَعْلَمُ وَأَنتُمْ لاَ تَعْلَمُونَ


 

« Il se peut que vous ayez de l'aversion pour une chose alors qu'elle vous est un bien.
Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu'elle vous est mauvaise. C'est Allah
qui sait, alors que vous ne savez pas.» Sourate 2 Verset 216
 
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1 mars 2009 7 01 /03 /mars /2009 21:21
Pour pratiquer efficacement sa religion, le musulman est ouvert à toute méthode, idée, approche ou outil licites. Sa vigilance religieuse l'amène à développer un bon niveau de discipline et de loyauté. Sa créativité est mise à contribution pour tirer profit de ses expériences et de celles des autres. Sa sensibilité de se rapprocher de son Créateur le place dans la recherche permanente de moyens efficaces.

En voici quelques uns :

* Utiliser votre Montre (ou son alarme) pour vous rappeler d'Allah et Sa Présence. Isolez-vous physiquement ou mentalement pour le Dhikr (l'évocation de Dieu).

* En récitant le Coran quotidiennement, tachez à en tirer le grand Bénéfice. Lisez et relevez un point majeur pour la journée. Notez-le et souvenez-vous en régulièrement pour lui donner sens dans vos actes.

* Profitez des deux Prières "Fajr" et "Isha" pour les faire à la Mosquée. Allez-y un quart d'heure avant pour réciter le Coran et Méditer la Puissance Divine. Conséquences immédiates de cette pratique : renouvellement de la Foi et renforcement de la volonté.

* N'oubliez jamais de dire "bismillah" dans tout acte sans exception. Dites-le avec la ferme conviction que votre acte (obligatoirement légal) sera Béni.

* Faites chaque Prière comme s'il s'agissait de votre dernière avant la rencontre avec notre Seigneur Le Miséricordieux. Chacune de vos Prières ne pourra ainsi qu'influencer votre Vie.

* Ayez toujours une liste de tâches sur vous. Ainsi vous pourrez faire un bon usage de votre temps mort (attente chez le médecin, pause, attente dans une queue, report d'action... etc.). Faites en sorte que la liste de tâches inclue lecture de Coran, Dhikr, apprentissage de Hadith...

* Pour se maintenir en forme Spirituelle, la Mosquée est le lieu par excellence. Surtout pour les deux Prières phare : Fajr (pour débuter la journée) et Isha (pour la conclure). Rappelez-vous que ces deux Prières sont insupportables pour les Hypocrites.

* Dans la Vie, faites comme si vous êtes un Voyageur (musulman). Tout est amené à changer sauf le lien avec Allah (swt). Soyez libéré des contraintes de l'habitude, des pressions des gens et des aléas de la vie. Vous n'êtes pas là pour y rester. La Vie, pour vous, n'est qu'un parcours menant vers la félicité réservée à ceux qui ont un seul souci, une seule mission : Connaître Allah, être Son Destin sur terre.

* Consultez notre Prophète (Paix et Bénédiction sur lui) à chaque fois que vous avez besoin de prendre une décision importante. Que feriez-vous s'il était avec vous ? Que vous conseillerait-il ?

Fi amanillah,
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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 11:07

Voici 10 bienfaits pour ceux et celles qui préservent leur regard

1. Baisser le regard permet de se conformer aux ordres d'Allah , ce qui constitue l'essence même du bonheur de l'homme. Rien n'est plus bénéfique au serviteur, dans cette vie d'ici bas comme dans l'au-delà, que de se conformer aux ordres de son Seigneur. Aussi, personne n'atteint le bonheur dans ce monde et dans l'au-delà qu'en s'y conformant et personne n'est touché d'un malheur si ce n'est pour les avoir négligés.

2. Baisser le regard empêche cette flèche empoisonnée (le regard illicite) d'atteindre le cœur, ce qui le conduirait sans doute à sa perte.

3. Baisser le regard permet de ressentir une intimité avec Allah et d'amener le cœur à se consacrer entièrement à Lui. Par opposition, poser son regard sur l'illicite disperse l'attention du cœur, le distrait et l'éloigne d'Allah . Et rien n'est plus nuisible à l'homme que de regarder tout ce qui peut être proscrit, dans la mesure où cela provoque chez l'homme un comportement désinvolte envers son Seigneur.

4. Baisser le regard renforce le cœur et le réjouit. Inversement, le cœur de l'homme s'affaiblit et s'attriste lorsque celui-ci ne contrôle pas son regard.

5. Baisser le regard illumine le cœur qui, au contraire, s'assombrit lorsqu'on le porte sur l'illicite. C'est pour cette raison qu'Allah a révélé le verset de la lumière à la suite du verset sur le regard.

Allah dit :
"Dis aux croyants de baisser leur regard et de préserver leur chasteté [...]"
[ Sourate 24 - verset 30 ]

Ensuite Il en a donné les fruits :

"Allah est la lumière des cieux et de la terre, Sa lumière est semblable à une niche dans laquelle il y a un flambeau [...]" [ Sourate 24 - verset 35 ]

C'est-à-dire semblable à Sa lumière dans le cœur du croyant qui a accompli ses obligations et s'est éloigné des interdictions. Et lorsque le cœur s'illumine, il accepte une multitude de bonnes œuvres venant de toute part. Au contraire, lorsqu'il s'assombrit, il laisse place à un déluge de calamités qui l'atteint de tout coté. Donc, tout ce que l'on peut concevoir de blâmable, d'innovations, d'égarements, de suivi des passions, d'éloignement de la guidée et de ce qui conduit au bonheur, et d'occupation vers ce qui mène au malheur, tout ceci, seule la lumière qui se trouve dans le cœur peut le dissiper. Mais si cette lumière s'éteint, l'homme se retrouve alors comme l'aveugle qui cherche son chemin dans l'obscurité de la nuit.

6. Baisser le regard donne au visage une expression de sincérité qui permet de distinguer le véridique de l'imposteur, le sincère du menteur.
Shah ibn Shajâ' Al-Karamânî disait : "Celui qui affiche son attachement à la sunna et s'astreint à un contrôle de soi permanent, détourne son regard de l'illicite, renonce à ses passions, et a pour habitude de manger des nourritures licites, alors l'expression de son visage ne trompe pas". Et ainsi était Shah ibn Shajâ.

7. Baisser le regard raffermit le cœur et lui donne courage et force. Par sa grâce, Allah réunit en lui deux facultés : Le jugement et le discernement d'une part, et la maîtrise de soi d'autre part. Comme il est dit dans un récit : "Iblîs fuit toute personne qui combat ses passions." Et au contraire le diable suit celui qui est à l'opposé de cela de par le caractère abjecte, servile, méprisable et indigne de son âme.
Comme l'a dit Al-Hasan : "Qu'ils avancent au son des sabots d'une mule ou du pas souple d'un cheval, l'humiliation du péché ne quitte jamais leur coeur. Ainsi Allah humilie celui qui Lui désobéit." Allah veut en cela avilir ceux qui Lui désobéissent. Dans le Coran, la puissance et l'honneur sont liés à l'obéissance d'Allah. L'avilissement et l'humiliation sont liés à Sa désobéissance.
Allah dit :

"[...] La puissance appartient à Allah, ainsi qu'à Son Messager et aux croyants [...]".
[ Sourate 63 - verset 8 ]

La foi se compose de paroles et d'actes; extérieurs et intérieurs. Allah dit :

"Quiconque veut la puissance (qu'il la cherche auprès d'Allah) car la puissance tout entière est à Allah :
vers Lui monte la bonne parole, et Il élève haut la bonne action [...]"
[ Sourate 35 - verset 10 ]

C'est-à-dire que celui qui veut la puissance, qu'il la cherche dans l'obéissance à Allah , le rappel de bonnes paroles, les œuvres pieuses, comme il est rapporté l'invocation de la prière de nuit. "Certes, ne sera pas humilié celui que Tu as protégé, et ne sera pas honoré celui que Tu as pris comme ennemi". Celui qui obéit à Allah, Allah l'a protégé dans cette obéissance et il en tire honneur en fonction du degré d'obéissance. Et en Lui désobéissant, il s'éloigne de Lui et s'avilit par la même.

8. Baisser le regard interdit au Diable l'accès au cœur, car il pénètre par le regard (interdit) et parvient au coeur plus vite que l'air ne pénètre dans un lieu vide. Le Diable lui représente alors l'image qu'il a vue et l'embellit, il en fait alors une idole à laquelle le cœur est accroché. Puis, il le surveille et l'éprouve en embrasant son cœur avec le feu des désirs qu'il alimente par des pêchés qu'il n'aurait jamais atteint sans ce regard illicite, mais le cœur est d'ores et déjà dans un feu ardent.
Chaque souffle ne fait qu'attiser ce feu qui crépite maintenant, il est trop tard, le coeur est encerclé, cerné de toute part, comme une brebis au sein d'un enclos incendié. Ainsi, ceux qui regardaient l'illicite seront châtiés dans leur tombe par un lit de feu sur lequel les âmes seront déposées jusqu'à ce qu'elles soient réintroduites dans leurs corps (au Jour de la Résurrection). C'est ce qui fut montré en songe au prophète d'après un hadith authentique.

9. Baisser le regard libère le cœur afin qu'il puisse méditer sur ce qui lui est bénéfique, et s'y consacrer. Au contraire, regarder l'illicite détourne le cœur, comme si cela s'immisçait entre l'homme et son cœur. Ses pensées le perdent et il suit ses passions en oubliant le rappel de son Seigneur. Allah dit :

"Et ne suis pas celui que nous avons rendu insouciant à Notre rappel, qui suit ses
passions et dont le comportement est outrancier".
[ Sourate 18 - verset 28 ]

Le regard illicite est la cause de ces trois maux.

10. L'oeil et le cœur sont liés, l'un est occupé par ce qui occupe l'autre. Le cœur n'est pur que par la pureté du regard et l'œil n'est pur que par la pureté du cœur. De même, le cœur se corrompt par la corruption du regard, et l'oeil, par celle du coeur. Donc, si l'oeil se corrompt, il entraînera le cœur. Il deviendra alors comme une poubelle dans laquelle se mêleront impuretés, souillures et saletés. Un tel cœur n'est pas en mesure d'acquérir la connaissance d'Allah , il n'est apte ni à L'aimer ni à revenir vers Lui. Comment ce coeur pourrait-il ressentir une intimité avec son Seigneur et goûter au plaisir de se rapprocher de Lui, alors qu'il contient tout ce qui y est contraire.

Extrait du livre "La maladie et son remède" d'Ibn Qayyim Al-Jawziyyah

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17 février 2009 2 17 /02 /février /2009 16:30
Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.


Selon Aisha (DAS), le Messager de Dieu (BSDL) a dit: "Dieu est doux et Il aime la douceur en toute chose". (unanimement reconnu authentique)

Selon Aisha (DAS), le Prophète (BSDL) a dit: "Quand la douceur est dans quelque chose, elle ne peut que l'embellir et quand elle est retirée, elle ne peut que l'enlaidir". (Rapporté par Moslem)

Selon Anas (DAS), le Prophète (BSDL) a dit: "Rendez les choses faciles et ne les rendez pas difficiles. Annoncez la bonne nouvelle et ne rebutez point les gens". (unanimement reconnu authentique)

BSDL: bénédiction et salut de Dieu sur lui
DAS: que Dieu lui accorde Sa satisfaction

Riyad as-Salihin (Les Jardins des vertueux)

L'Islam, c'est la culture du sublime. Etre musulman, c'est avoir de bonnes manières.
Ta religion est belle, tu ne peux pas être laid(e). Dieu n'aime pas la vulgarité et la brutalité.
Comment alors peux-tu être vulgaire et brutal(e) ?
Tu dois avoir un comportement noble, et tu dois parler avec respect. Celui ou celle qui élève la voix, hurle, vocifère, injurie et agresse, fait-il (elle) honneur à sa communauté ?
Est-il (elle) un(e) bon(ne) musulman(e) ?

Selon Abu Hurayra, le Messager (pssl) a dit : « Ne méprise aucune bonne action ne serait-ce que le fait de rencontrer ton frère avec un visage détendu » [Muslim]. Il a aussi dit : « Celui qui croit en Allah et au Jour dernier, qu'il dise une bonne chose ou se taise » [Boukhari et Muslim]. « La parole gentille est déjà une aumône ».

Le Coran t'enseigne la vie, le Bien-aimé Prophète (pssl) ne t'inculque que l'excellence. Le savoir-vivre et le savoir-faire sont si essentiels en Islam. Alors pourquoi ces propos outrageants, ce comportement de malotru, ce sans-gêne, ce visage crispé, ce regard venimeux ? Est-il difficile de faire un sourire ?
La douceur est une vertu qui renferme d'autres vertus. Elle est avant tout l'humilité. Le respect aussi. La gentillesse. Tu es poli, calme, maître de toi-même et, peut-être, de l'autre aussi. Tu apaises, tu dulcifies et, parfois, tu désamorces une bombe, évitant ainsi des dégâts irréversibles. Traite ton épouse avec tendresse. Ne la brusque pas. Quand tu t'adresses à ton époux, sois, toi aussi, affectueuse. La douceur conjugale, c'est de l'amour. Même quand ça ne va pas il faut avoir une attitude digne. Même s'il faut divorcer, par exemple, que ce soit « la libération avec gentillesse » [2:220],
te dit Dieu. Les cajoleries du couple ont un effet salutaire sur les enfants.
Comment t'adresses-tu à tes parents ? Réalises-tu ce qu'ils ont fait pour toi ? Penses-tu à leurs sacrifices, à leur douleur, aux difficultés qu'ils ont connues ou vécues à cause de toi ? Les traites-tu bien ?
« Et Nous avons enjoint à l'homme de bien traiter ses père et mère » [29:8].

« ... marquez de la bonté envers les père et mère : si l'un d'eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi, alors ne leur dis point : 'Fi !' et ne les brusque pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses, et par miséricorde ; abaisse pour eux l'aile de la tendresse comme ils m'ont élevé tout petit » [17:23-24].

Celui qui dit un mot de mal à ou de ses parents mérite-t-il le Paradis ? Le Saint Prophète n'a-t-il pas dit : « le Paradis se trouve aux pieds des mères » ? Tu dois être gentil (le) envers tout le monde.

« Agissez avec bonté envers vos père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain » [4:36].

Abdullah Ibn Umar rapporte ces propos du Bien-aimé Prophète (pssl) : « Le meilleur être humain pour Allah est celui qui est le plus gentil avec ses voisins » [Tirmidhi].

Ne traite pas avec dédain celui qui te doit de l'argent. Abou Qatada rapporte que le Prophète (pssl) a dit : « Celui qui serait heureux de voir Allah le sauver des afflictions du Jour de la Résurrection, qu'il laisse un répit à un homme dans la gêne pour le paiement de ce qu'il doit ou qu'il le décharge d'une partie de sa dette » [Muslim].

Quand son épouse était sur un chameau rétif, le Prophète (pssl) lui dit : « Avec douceur, ô Aïcha ! » Etends ta bonté même envers les animaux.
« Les esclaves du Très Miséricordieux sont ceux qui marchent sur terre avec douceur et humilité et qui, lorsque les insensés leur adressent la parole, disent : 'Salut !' » [25:63].
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